A mon Lac Audry
J'aime notre grand bois du Lac Audry,
Loin du vacarme et loin du bruit,
Avec son silence absolu,
Ses érables touffus,
Ses cornouillers sauvages,
Et ses gros chênes sans âge.
Quoiqu'ils redressent fièrement leur cime
Leurs branches s'inclinent
Pour nous protéger de leur ombre
Et nous offrir de petits coins sombres.
Son vert tapis est si tentant,
Que je ne puis résister souvent
Au plaisir d'y rêver un instant
Et d'y jouir de ce calme si reposant.
L'églantine y fleurit,
L'oiseau y fait son nid,
Tout cela y vit selon sa fantaisie
Et nul ne vient troubler la poésie
De mon cher bois du Lac Audry.
Et puis c'est là qu'on vécut nos aïeux
Et qu'hier encore nous prenions nos ébats joyeux.
C'est là que ceux de notre race
Ont souffert et lutté avec courage
Il fut toujours le témoin bienveillant
Des rares bonheurs de ses habitants
Mais hélas! surtout des malheurs sans nombres
Qui nous assombrissent encore de leurs ombres.
Pour tout cela, ô mon cher bois,
Je t'aime plus qu'on ne croit
Et mon plus vif désir est qu'un jour
Si Dieu veut, nous venions tous
Nous abriter sous tes ombrages
Et écouter ton doux langage
En attendant, oh laisse-moi jouir de ta beauté,
Et soit le confident des rêves ailés
Que forme parfois mon cœur plein d'espoir
Le 4 juillet 1927
Paulette
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